La légende de Dakréos - Episode 12

Zoélia, effarée devant son exploit lui laissa la barre. Il jeta un regard par dessus son épaule en direction du quai. Il vit l'attroupement qui l'avait pourchassé vociférer des menaces à son égard. Patte Blanche se riait d'eux tanids que son hamas de bois et de clous glissait sur l'eau pousser par le vent.
Les deux filles s'étaient assises sur la banquette qui longeait la moitié de la coque. Elles avaient tourné toutes les deux la tête vers l'horizon, l'une par habitude, l'autre par fascination. Elinaë n'avait jamais pris la mer, et n'appréciait guère la sensation d'être malmenée par les flots de la sorte.

« Dans combien de temps serons-nous à Iguntel ? » demanda-t-elle à Patte Blanche
«  — Dans six jours, cinq si le vent est avec nous. »

Elle soupira rien qu'à cette idée, elle aurait vraiment voulu rentrer chez elle, avec ses sœurs. En baissant les yeux, elle contempla son poignet de part et d'autre. La raison pour laquelle ces marques l'avaient choisie l'intriguée énormément. Elinaë se demandait ce qu'il y avait de particulier en elle, pour recevoir ceci. Cette énigme la perturbait, l'inquiétait.

Soudain un bruit érange vint du fond de l'abri. Zoélia bondit et dégaina son couteau prête à s'en servir. Patte Blanche se tenait prêt, son bras de métal tendu vers l'origine du son. Et lentement, sortit de l'ombre, un museau, puis une geule, et un petit renard gris apparut.
«  — Toki ! » s'écira Zoélia en se baissant vers lui.
«  — Tu connais cette bête ? » lui demanda Patte Blanche.
«  — Oui, c'est Toki. Un renard d'argent qui était à bord de mon ançien navire. Il a dû monter à bord en suivant mon odeur jusqu'au couvertures, quand nous étions à l'auberge. » Elle continuait de parler en lui caressant la fourrure derrière les oreilles. Cela ne semblait vraiment pas lui déplaire.
«  — Je n'avais jamais vu de renard d'argent, c'est vrai qu'ils sont immortels ?
Je ne sais pas mais ne t'avise pas de l'expérimenter ! » lui répondit-elle avec un ton ménaçant.

Elinaë regardait Patte Blanche tenir la barre, tandis que Zoélia jouait avec son animal. Elle hésita quelques peu mais finit par lui poser la question qu'elle avait en tête.
« A ce que j'ai compris, tu peux créer du vent avec ton bras, c'est exact ?
— En quelque sorte oui
— Alors pourquoi tu ne t'en sers pas pour nous faire aller plus vite ? » demanda-t-elle avec curiosité.

Il sortir son bras de sa cape et exposa son épaule, il avait une pierre transparente, maintenue par des sortes de minuscules verrins. La pierre n'était pas taillée avec maîtrise, à vrai dire elle était même difforme.

« Tu vois dans mon épaule c'est un Quartz de vent. » Exposa-t-il. «  A chaque fois que je m'en sers il perd de son énergie. Je ne l'utilise qu'en dernier recours.
— En dernier recours ? » S'interloqua Zoélia. «  Nous t'avons rencontré hier soir et tu t'en es déjà servi à plusieurs reprises !
— Cas exeptionnel. » dit-il froidement.